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LE MUSÉON.

Il en est de même pour beaucoup d’autres points sur lesquels la vigueur du Pātimokkha est affaiblie ou énervée. On sait de reste que le Pāt. lui-même comporte des exceptions ; une des plus notables est celle de Nissaggiya XXIII qui permet de conserver pendant sept jours les « médicaments » principaux, ghee, beurre, huile, miel et mélasse.

Ne nous étonnons donc pas de lire dans les Recherches, p. 53, le contraire de ce que nous lisons p. 55[1]. Dans le premier passage, Minayeff se place au point de vue des Pères du Concile, armés du Prātimokşa, et il condamne avec eux, non sans une réprobation plaisamment simulée, cette abominable pratique de la provision de sel, « violation flagrante des vœux de pauvreté ». Dans le second, il observe que, pour le lecteur du Mahāvagga, la provision de sel n’est qu’une des multiples et licites dérogations aux lois de l’ascétisme rigide.

L’examen des « nouveautés » nous permettra peut-être de nous former une opinion personnelle sur le problème. Ce qui précède suffit, espérons-nous, pour laver Minayeff du reproche d’inconséquence.


Les points de Vaiçālī peuvent être groupés en deux catégories.

I. Dérogations relatives à l’organisation monastique, āvāsakappa (1), anumati (5), āciṇṇa (6).

II. Dérogations relatives à la discipline : nourriture, singiloṇakappa (1), dvaṅgula (2), gāmantara (3), amathita (7) ; boisson, jalogi (8) ; literie, adasaka-nisīdana (9) ; loi de pauvreté, jātarūparajata (10).

  1. « wer dessen Ausführungen S. 53 liest, wird doch das Gegenteil von dem finden, was derselbe Gelehrte zwei Seiten später sagt ». Oldenberg, loc. cit.