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ma tristesse, reprendre courage, je suis effrayé de toutes mes douleurs. Je sais que tu ne me tiendras pas pour innocent. Je serai jugé coupable ; pourquoi me fatiguer en vain ? Quand je me laverais dans la neige, quand je purifierais mes mains avec du savon, tu me plongerais dans la fange, et mes vêtements m’auraient en horreur. Il n’est pas un homme comme moi, pour que je lui réponde, pour que nous allions ensemble en justice. Il n’y a pas entre nous d’arbitre, qui pose sa main sur nous deux. Qu’il retire sa verge de dessus moi, que ses terreurs ne me troublent plus ; alors je parlerai et je ne le craindrai pas. Autrement, je ne suis point à moi-même. ==

Job 10 ==
Mon âme est dégoûtée de la vie ! Je donnerai cours à ma plainte, je parlerai dans l’amertume de mon âme. Je dis à Dieu : Ne me condamne pas ! Fais-moi savoir pourquoi tu me prends à partie ! Te paraît-il bien de maltraiter, de repousser l’ouvrage de tes mains, et de faire briller ta faveur sur le conseil des méchants ? As-tu des yeux de chair, vois-tu comme voit un homme ? Tes jours sont-ils comme les jours de l’homme, et tes années comme ses années, Pour que tu recherches mon iniquité, pour que tu t’enquières de mon péché, sachant bien que je ne suis pas coupable, et que nul ne peut me délivrer de ta main ? Tes mains m’ont formé, elles m’ont créé, elles m’ont fait tout entier... Et tu me détruirais ! Souviens-toi que tu m’as façonné comme de l’argile ; voudrais-tu de nouveau me réduire en poussière ? Ne m’as-tu pas coulé comme du lait ? Ne m’as-tu pas caillé comme du fromage ? Tu m’as revêtu de peau et de chair, tu m’as tissé d’os et de nerfs ; tu m’as accordé ta grâce avec la vie, tu m’as conservé par tes soins et sous ta garde. Voici néanmoins ce que tu cachais dans ton cœur, voici, je le sais, ce que tu as résolu en toi-même.