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XII.On trouvera que je suis
Un ami peu sincère,
Qui ne s’entend pas
À manier le langage de la poésie.
On dira que je suis indigne de la gloire,
Et un parjure,
Si je n’offre pas une compensation
Pour le bienfait que je lui dois.

XIII.Aujourd’hui l’on peut voir
Où je dois proclamer
L’éloge du puissant
Rejeton des hersar[1]
Il est malaisé d’élever
La poésie à sa hauteur
Devant les regards
De la foule nombreuse.

XIV.Il est facile pour moi de polir
Avec le rabot de ma voix[2]
La matière d’un panégyrique
En l’honneur du fils de Thorir,
Mon ami,
Car deux et même trois
Matières de choix
Reposent sur ma langue.

XV.Je raconterai d’abord
Ce que la plupart savent
Et ce que tout le monde
Désire entendre,
Combien généreux
Apparut aux hommes
Arinbjörn,
« L’ours du foyer[3] ».

XVI.Ce qui chez le peuple entier
Provoque l’étonnement,
C’est qu’il comble de trésors
Les gens.

  1. Arinbjörn est issu d’une famille de hersar.
  2. Avec la langue.
  3. Expression métaphorique jouant sur les mots arenn (foyer) et björn (ours).