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XVIII.Le souverain du peuple
A bravé la mort.
L’arc de bois d’if résonna,
Quand furent brandies les épées.
Le seigneur donne sans compter
Le métal aux ardents reflets ;
Mais il veille sur ses terres.
À lui d’abord reviennent les louanges.

XIX.Observe bien, ô prince,
Comment j’ai composé mon poème.
Je me réjouis de penser
Que l’on m’a prêté attention.
Par ma bouche j’ai fait surgir
Du fond de mon âme
Le chant de gloire
À l’adresse du héros des combats.

XX.J’ai embelli mes paroles
Par les louanges du roi.
Je m’entends à manier le langage
Qui convient dans la demeure des hommes.
Du fond de ma poitrine
J’ai fait surgir mon chant devant le prince,
Et j’ai déclamé de telle manière
Qu’une vaste assemblée m’entendît.


61.

Egil est grâcié et se rend à la cour d’Adalstein.

Le roi Eirik se tenait droit sur son siège, les regards fixés sur Egil, pendant que celui-ci déclamait son poème. Quand la drapa fut récitée, le roi dit : « C’est une superbe poésie que je viens d’entendre ; et maintenant, Arinbjörn, j’ai réfléchi à notre affaire avec Egil et à ce qui va en résulter. Tu as défendu sa cause avec une grande ardeur, puisque tu as risqué de t’attirer des désagréments de ma part. Je vais donc, par faveur pour toi, faire ce que tu m’as demandé. Egil s’en ira de ces lieux sain et sauf, et sans être inquiété. Quant à toi, Egil, prends tes dispositions pour que, dans la suite, lorsque tu auras pris congé de moi et quitté cette