Page:La Saga du scalde Egil Skallagrimsson, trad. Wagner, 1925.djvu/152

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 122 —

arrivèrent auprès d’Olaf, il avait commencé à ranger ses troupes et s’apprêtait à se lancer à l’attaque. Mais quand les messagers eurent fait leur communication, le roi arrêta ce jour-là sa marche en avant et tint conseil avec les chefs d’armée. Les avis étaient fort partagés. Les uns brûlaient du désir de voir accepter ces conditions, disant que leur expédition se présentait comme particulièrement glorieuse, s’ils rentraient chez eux, après avoir obtenu d’Adalstein une contribution de cette valeur. Les autres s’y opposaient, alléguant qu’à la suite d’une nouvelle démarche Adalstein offrirait beaucoup plus, si la présente proposition était rejetée, et cet avis prévalut. Alors les envoyés demandèrent au roi Olaf de leur donner le temps d’aller retrouver le roi Adalstein, pour s’informer s’il consentait à accorder une contribution plus élevée, en vue d’obtenir la paix. Ils sollicitèrent un armistice d’un jour pour rentrer au camp, un jour pour délibérer et un troisième pour revenir. Le roi fit droit à leur désir. Les envoyés retournèrent au camp et revinrent le troisième jour, ainsi qu’il avait été convenu. Ils dirent au roi Olaf qu’Adalstein consentait à donner tout ce qu’il avait offert précédemment et, en outre, comme part spéciale en faveur des troupes royales, un skilling à chaque homme de naissance libre, un mark d’argent à chaque chef de troupe ayant sous ses ordres douze hommes ou plus, un mark d’or à chaque commandant de la garde du corps, et cinq marks d’or à chaque jarl. Le roi communiqua ces propositions à ses troupes. Tout comme autrefois, les uns s’y opposèrent, les autres les appuyèrent. En fin de compte, le roi prit une décision en vertu de laquelle il déclarait accepter ces conditions dans le cas où le roi Adalstein lui céderait tout le Nordimbraland avec les tributs et redevances qui y étaient attachés. Les envoyés sollicitèrent un nouveau délai de trois jours et demandèrent, de plus, que le roi Olaf leur adjoignît des hommes pour entendre la parole d’Adalstein et pour apprendre s’il acceptait ou non ces propositions. Ils ajoutèrent que, à leur avis, le roi ne mettrait guère d’obstacle à ce que l’entente fût conclue. Olaf fut d’accord et dépêcha quelques-uns de ses hommes auprès d’Adalstein. Les émissaires s’en allèrent tous ensemble et se présentèrent chez le roi Adalstein dans la place forte située au nord, sur les confins de la plaine. Les messagers d’Olaf s’acquittèrent de leur mission