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la saga de nial

En même temps que ces nouvelles, on apprit que la Norvège avait changé de croyances. Les gens avaient rejeté la vieille foi, et le roi Olaf avait fait chrétiens les pays de l’ouest, le Hjaltland, les îles Orkneys et les Féröe.

Beaucoup de gens dirent en présence de Njal que c’était mal fait de quitter les vieilles croyances. Mais Njal dit : « Il me semble que la nouvelle foi est bien meilleure, et que celui qui la suivra, au lieu de l’autre, fera bien. Et s’il vient ici de ces hommes qui annoncent cette foi, je les aiderai de mon mieux. » Et il redisait cela souvent. Il s’en allait volontiers à l’écart, se parlant à lui-même.

Ce même automne, il arriva un vaisseau dans les fjords de l’est, à l’endroit que l’on nomme Gautavik sur le Berufjord. L’homme qui le menait s’appelait Thangbrand. Il était fils du comte Vilbald, du pays de Saxe. Thangbrand était envoyé par le roi Olaf fils de Trygvi, pour annoncer la vraie foi. Avec lui venait un homme d’Islande nommé Gudleif. Il était fils d’Ari, fils de Mar, fris d’Atli, fils d’Ulf le louche, fils d’Högni le blanc, fils d’Utryg, fils d’Ublaud, fils de Hjörleif Kvensama, roi du Hördaland. Gudleif était un grand tueur d’hommes. C’était l’homme le plus hardi et le plus querelleur qu’on pût voir.

Il y avait deux frères qui demeuraient à Berunes. L’un s’appelait Thorleif et l’autre Ketil. Ils étaient fils de Holmstein, fils d’Ossur du Breiddal. Ils tinrent une assemblée où il fut défendu d’avoir aucun commerce avec les hommes qui venaient d’arriver.

Hal de Sida l’apprit. Il habitait à Thvatta sur l’Alptafjord. Il monta à cheval, avec trente hommes, et vint au vaisseau. Il alla droit à Thangbrand et lui dit : « Vos affaires ne vont pas bien, n’est-il pas vrai ? » L’autre dit que c’était vrai. « Je vais donc te dire mon message, dit Hal ; je vous invite tous à venir chez moi, et je tâcherai de faire marcher vos affaires. » Thangbrand le remercia et vint à Thvatta.