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AVANT-PROPOS. v D’après ce que m’avait dit le feu duc de la Rochefoucauld que je viens de nommer, quand, dans une visite dont je vais parler, il me montra le manuscrit de Liancourt, et ce que confirment aujourd’hui, comme étant la tradition de la famille, son fils puîné M. le duc de la Roche-Guyon et, puis-je ajouter, Mme la duchesse, ainsi que leur fils aîné M. le comte Pierre de la Rochefoucauld, j’étais bien con- vaincu, et devais Têtre, qu’il n’existait qu’un seul manuscrit des Mcucimes écrit de la main de l’illustre auteur antérieurement à l’im- pression : rien absolument ne pouvait me faire ou laisser supposer qu’il y en eût deux autres. Or il y a, je l’atteste, toute certitude cpie ce manuscrit c[ui m’avait été déclaré unique et montré comme tel, et dont l’authenticité est rendue indubitable par les rapprochements, dont j’ai parlé, avec d’autres autographes, et par une note écrite en tête du volume par une personne évidemment bien informée, que ce manuscrit, dis-je, est bien celui que, depuis l’impression de notre tome I, M. le duc actuel de la Rochefoucauld a eu, par deux fois, la bonté de nous com- muniquer et dont nous avons tiré les variantes données dans cet Appendice. Il a été transporté, en 1870, de la Roche-Guyon à Lian- court, où, il y a plusieurs années, dans la visite mentionnée plus haut, je l’avais, sans en rapprocher alors le texte des notes de M. Gilbert, attentivement examiné au dedans et au dehors, pris copie de la note initiale, rédigé une description minutieusement exacte, lesquelles sont reproduites ci-après, note et description, dans la Notice bibliographique. C’est pour pouvoir le comparer de près à l’édition hollandaise de 1664 que j’ai, il y a peu de temps, témoigné le désir, qui a été obligeamment satisfait, d’avoir le respectable vo- lume à ma disposition pendant quelques jours ; et alors j’en ai tout reconnu entièrement conforme à mes souvenirs, intérieur et exté- rieur, la note initiale, la suite des morceaux, l’écriture, la reliure de parchemin, tout, en un mot, tel qu’il est décrit ci-après, p. 107-108. Et, de son côté, M. le comte Pierre de la Rochefoucauld nous dit se rappeler très-bien qu’il le voyait, ainsi relié en vieux parchemin, enfermé dans une vitrine placée au milieu de la table de la biblio- thèque de la Roche-Guyon, et sur laquelle son grand-père prenait plaisir à attirer son attention. Voilà. donc tout parfaitement éclairci au sujet du manuscrit que nous nommons <c de Liancourt » et d’où est extraite la première série de variantes de cet Appendice, Il reste maintenant a se de- mander : ce Que sont et où sont les manuscrits de MM. de Barthé- lémy et Gilbert ? » Aidés de toute la bonne volonté des nobles pro- priétaires de Liancourt et de la Roche-Guyon, nous n’avons rien négligé pour retrouver ces deux textes. Tout récemment, mon fils est allé successivement à l’un et Tautre château et y a cherché dans les bibliothèques et partout, vu un à un tous les volumes : à Liancourt, libéralement autorisé par M. le duc de la Rochefoucauld, et en compagnie d’un de nos collaborateurs; à la Roche-Guyon, avec M. le comte Pierre de la Rochefoucauld, qui a bien voulu diriger lui-même la recherche. Dans les deux endroits, l’enquête a été abso-