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Chat Maltais traversait devant lui et bousculait un Archange.

— Demandez-le au Chat. Veillez au goal ! cria Lutyens.

Sur quoi se penchant en avant, il frappa la balle en plein, et suivit, poussant les Archanges vers leur propre goal

— Pas de football, dit le Chat. Gardez la balle du côté des limites, et gênez-les. Jouez en ordre dispersé, et menez-les aux limites.

D’un bord à l’autre du terrain, en grandes diagonales, volait la balle ; et toutes les fois qu’il était question de quelque galopade endiablée et d’un coup près des limites, les poneys des Archanges avançaient malaisément. Ils ne se souciaient guère de donner tête baissée sur ce mur d’hommes et de voitures, quoiqu’ils eussent été capables, si le terrain eût été libre, de tourner sur une pièce de six pence.

— Faufilez-la le long des côtés, dit le Chat. Maintenez-la près de la foule. Ils détestent les voitures. Shikast, maintenez-la par ici.

Shikast, monté par Powell, guettait à droite et à gauche derrière le va-et-vient inquiet d’une « mêlée » clairsemée, et, chaque fois que la balle se trouvait lancée au loin, Shikast galopait sur elle à un angle tel que Powell se voyait forcé de l’envoyer vers les limites ; et la foule venait-elle d’être chassée de par là, que Lutyens envoyait la balle de l’autre côté, et que Shikast filait désespérément derrière elle, jusqu’à ce que ses amis accourussent à son aide.

— S’ils nous font aller au milieu du terrain, nous sommes fichus. Tapotez-la le long des côtés, cria le Chat.

Sur quoi ils se mirent à tapoter la balle tout le long des limites, où il était impossible qu’un poney s’en vînt sur leur main droite ; et les Archanges se montrèrent furieux, et les arbitres durent négliger le jeu pour