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recherche de quelque bon morceau. Quant au petit Shikast, il bondit sur la balle dès qu’elle se trouva dégagée, et, chaque fois qu’un poney des Archanges s’imagina de la suivre, Shikast se trouvait là, debout sur elle, demandant ce qu’on voulait.

— Si nous pouvons tenir jusqu’à la fin de ce quart, dit le Chat Maltais, je me fiche du reste. Ne vous esquintez pas. Laissez-les suer pour nous.

Sur quoi les poneys, ainsi que leurs cavaliers l’expliquèrent plus tard, « se refermèrent ». Les Archanges les maintinrent la bride serrée sur le devant de leur goal, ce qui acheva d’enlever aux petites bêtes ce qui leur restait de sang-froid ; elles se mirent alors à ruer, pendant que les hommes faisaient échange de compliments et taquinaient les jambes de Qui-Êtes-Vous, lequel serra les dents, mais resta où il était ; et la poussière plana comme un arbre sur la mêlée jusqu’à la fin de ce quart on ne peut plus brûlant.

On trouva les poneys fort excités et pleins de confiance lorsqu’ils retournèrent auprès de leurs saïs et il fallut au Chat Maltais les avertir qu’on touchait au plus difficile de la partie.

— Voici que nous allons, nous autres, dit-il, rentrer tous dans le jeu pour la seconde fois, tandis qu’ils font sortir de nouveaux poneys. Vous allez vous croire en état de galoper et vous apercevoir qu’il n’y a pas mèche ; sur quoi vous allez vous faire de la bile.

— Mais deux goals à rien, c’est une diable d’avance, repartit Cendrillon en faisant des manières.

— Combien faut-il de temps pour avoir un goal ? dit le Chat Maltais. De grâce, ne partez pas avec l’idée que la partie est à moitié gagnée, rien que parce qu’il nous arrive en ce moment d’être en veine. Ils vous mèneront, s’ils le peuvent, jusque dans la grande tribune ; il ne faut pas leur donner une chance. Suivez la balle.

— Du football, comme toujours ? déclara Polaris.