Page:La Revue hebdomadaire, Octobre 1908.djvu/231

Cette page a été validée par deux contributeurs.

et des balustrades où se tenait la musique militaire des skidars s’éleva jusqu’à bout de souffle le piaulement des cornemuses.

Shikast entendit le coup ; mais il entendit la tête du stick, dans le même moment, voler en éclats. Neuf cent quatre-vingt-dix-neuf poneys sur mille, faisant feu des quatre pieds, fussent partis après la balle, avec un joueur inutile pour leur tirer sur le mors ; mais Powell connaissait Shikast comme Shikast connaissait Powell, et, dès l’instant où le poney sentit la jambe droite de son cavalier bouger d’un rien sur le quartier de la selle, il piqua droit sur les limites où un officier indigène agitait frénétiquement un stick de rechange. Les cris n’étaient pas éteints que, de nouveau, Powell était armé.

Une fois déjà dans sa vie, le Chat Maltais avait entendu exactement le même coup partir de dessus son propre dos et avait mis à profit la confusion qui en résultait. Cette fois, il agit par expérience, et laissant Bambou garder le goal en cas d’accident, arriva comme un éclair à travers les autres, tête et queue basses, Lutyens debout sur ses étriers pour l’alléger — fila toujours avant que l’autre côté se rendît compte de ce qui se passait, et faillit piquer une tête entre les poteaux des Archanges. S’il était une chose dont s’enorgueillît plus que d’une autre le Chat Maltais, c’était de cette prompte échappée de flèche à travers le terrain. Il n’était pas de l’école de ceux qui promènent la balle autour du champ, à moins qu’on eût clairement le dessous. Après cela, ils accordèrent aux Archanges cinq minutes de football, ce football que déteste un poney rapide, tout poney de prix, attendu que rien ne l’énerve davantage.

Qui-Êtes-Vous se montra en cette façon de jouer meilleur même que Polaris. Il ne permit pas à la balle de s’échapper et se fourra joyeusement dans la mêlée comme s’il mettait le nez dans la mangeoire à la