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donc assis de la sorte, en claquant des narines, jusqu’à ce que le poney noir se levât.

— Voilà ce que vous y gagnez, avec votre intervention. Vous en faut-il davantage ? demanda Benami.

Et il plongea dans le jeu. Il n’y eut rien de fait, attendu que, malgré les corrections que lui administrait Macnamara toutes les fois qu’il en trouvait le temps, Faiz Ullah ne voulait pas galoper. Toutefois, la chute du poney noir avait fortement impressionné ses compagnons, ce qui empêcha les Archanges de profiter de la mauvaise allure de Faiz Ullah.

Mais, comme le déclara le Chat Maltais, lorsqu’on annonça la fin de la reprise et que les quatre poneys s’en revinrent tout soufflants et dégouttants de sueur, Faiz Ullah eût dû se voir poursuivi à coups de pied tout autour d’Umballa. Si, la prochaine fois, il ne se conduisait pas mieux, le Chat Maltais promit de lui arracher par la racine sa jolie queue d’arabe pour la manger.

Le temps manqua pour causer, car on appelait la troisième équipe.

Le troisième quart d’une partie est généralement le plus chaud, attendu que chaque clan adverse s’imagine que l’autre est exténué ; et c’est le moment où, en général, la victoire dépend de chaque coup que l’on porte.

Lutyens prit d’un mot et d’une caresse possession du Chat Maltais, car il le prisait plus que tout au monde, Powell eut Shikast, un petit rat gris sans race et sans manières en dehors du polo ; Macnamara monta Bambou, le plus grand du team, et Hughes prit Qui-Êtes-Vous, autrement dit l’Insecte. On supposait à ce dernier du sang australien dans les veines, mais il avait l’air d’un tréteau, et on eût pu lui taper sur les jambes avec une barre de fer sans qu’il le sentît.

Ils s’en allèrent à la rencontre de la fine fleur du