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— Sous ma queue. Il y a là, en tout cas, un homme en train de la chercher. C’est merveilleux. Ils ne peuvent pas se servir de leurs sticks, et cela les met en rogne. Bourrez donc un peu le vieux porteur d’œillères, qu’il fasse la culbute !

— Eh ! là, ne me touchez pas. Je ne vois rien. J’ai… j’ai bien envie de reculer, dit le poney aux œillères, lequel savait qu’il ne faut pas songer à soutenir un choc lorsqu’on ne peut voir autour de soi.

Bouchon était en train de guetter la balle, là, dans la poussière, près de son sabot antérieur droit, tandis que Macnamara, le stick raccourci dans la main, la tapotait de temps à autre. Cendrillon essayait de se faufiler hors de la mêlée, agitant d’un mouvement fébrile ce qui lui restait de queue.

— Hé, ils l’ont, hennit-elle. Faites-moi place !

Et elle partit au galop, droit comme balle de fusil, à la suite d’un grand poney efflanqué appartenant aux Archanges, et dont le cavalier brandissait son stick, prêt à donner le coup.

— Ce sera pour une autre fois, dit Hughes, comme le coup glissait le long de son stick levé.

Et Cendrillon, donnant de l’épaule contre le flanc du grand poney, le poussa de côté juste au moment où Lutyens sur Shiraz renvoyait la balle à l’endroit d’où elle était venue et où le grand poney s’éloignait sur la gauche en glissant des quatre pieds. Cendrillon, voyant que Polaris avait rejoint Bouchon dans la poursuite de la balle du côté du goal, alla se camper à sa place, et c’est alors qu’on annonça la fin de la reprise.

Les poneys des Skidars ne perdirent de temps ni en ruades ni en esbrouffes. Ils savaient que chaque minute de repos se traduisait par autant de profit, et ils trottèrent dans la direction des barrières pour retrouver leurs saïs, qui aussitôt se mirent à les étriller, les couvrir et les masser.