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tour et d’envoyer trois hommes à travers le terrain pour bousculer Bouchon. Cendrillon resta où elle était, car elle connaissait le jeu. Bouchon était sur la balle un quart de seconde avant l’arrivée des autres, et Macnamara, d’un revers, la renvoya à Hughes, qui vit le passage libre jusqu’au goal des Archanges, et claqua la balle entre les goals avant qu’on sût exactement ce qui était arrivé.

— Cela peut s’appeler de la veine, dit Bouchon, comme ils changeaient de côté. Un goal en trois minutes et en trois coups, et sans pour ainsi dire nous faire travailler.

— Je ne sais pas, dit Polaris, mais il me semble que nous les avons émoustillés trop tôt. Serais pas étonné que la prochaine fois ils essaient de nous mettre sur les dents.

— Empêchez la balle de rouler, alors, dit Shiraz. Cela vient à bout de tout poney qui n’en a pas l’habitude.

La fois suivante, ce ne fut plus le galop allègre à travers le terrain. Tous les Archanges se reformèrent comme un seul homme, mais restèrent là, attendu que Bouchon, Cendrillon et Polaris étaient l’un ou l’autre sur la balle, à marquer le pas parmi le cliquetis des sticks, tandis que Shiraz tournait tout autour, guettant une occasion.

— Nous pouvons, nous autres, faire cela toute une journée durant, dit Polaris, en donnant de la croupe dans les côtes d’un autre poney. Qu’est-ce que vous avez à pousser comme cela ?

— Qu’… qu’on m’attelle entre deux brancards d’ekka, si je le sais, lui fut-il répondu à bout de souffle, et je donnerais bien une semaine de provende pour voir mes œillères au diable. Je n’y vois goutte.

— En effet, il n’y a pas mal de poussière. Pan ! Dans le jarret. Où est la balle, Bouchon ?