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respond directement à certaines manières de parler de l’homme normal. « Cela m’a fait tressaillir, dit-on, quelque chose en moi, à ce moment, était plus fort que moi ». « C’était plus fort que moi. »[1].


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Chirico

En psychologie, nous ne pouvons décrire qu’à l’aide de comparaisons. Ce n’est pas spécial à la psychologie, il en est ainsi ailleurs. Mais nous devons sans cesse changer de comparaisons : aucune ne nous suffit longtemps. Si donc je veux vous rendre sensible la relation entre le moi et le soi, je vous prierai de vous représenter le « moi » comme une sorte de façade du « soi », un premier plan, — ou bien la couche externe, l’écorce de celui-ci. Tenons-nous-en à cette dernière comparaison. Nous le savons : les couches corticales en général sont redevables de leurs qualités spéciales à l’influence modificatrice du milieu extérieur auquel elles sont contiguës. Représentons-nous les choses ainsi : le « moi » serait la couche, — modifiée par l’influence du monde extérieur, de la réalité — de l’appareil psychique, du « soi ». Vous voyez combien, dans la psychanalyse, nous prenons au sérieux les notions spatiales. Pour nous le « moi » est vraiment le plus superficiel, le « soi » le plus profond, bien entendu considérés du dehors. Le « moi » a une situation intermédiaire entre la réalité et le « soi », qui est proprement le psychique.

« Je ne vous demande pas encore com-

  1. En français dans le texte, Cela = Es, littéralement, que nous avons traduit par « soi ». (Note du traducteur.)