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ſible, c’eſt empêcher la culture & tarir la ſource des richeſſes.

C’eſt du produit qu’il faut s’occuper, & non pas de la fourniture. Que les Colons bâtiſent à peu de frais des magaſins & des ſucreries, tant mieux ; qu’ils nourriſent leurs efclaves mieux & à meilleur marché, tant mieux ; quils achètent même des Nègres de traite étrangère s’ils y trouvent du bénéfice, tant mieux encore, puiſqu’ils ne cultivent que pour la Métropole & ſelon ſes vues, & qu’après que toutes les Nations ont payé, en achetant leurs denrées, le tribut qu’elles devaient à leurs établiſſemens, le réſultat en eſt verſé dans les ports de la France[1].

Il faut conclure de ces vérités, qu’il y a eu de grandes erreurs dans la manière dont les Colonies des Iles Occidentales de l’Amérique ont été juſqu’à préſent dirigées, & la première de toutes a été l’établiſſement des lois prohibitives.

On allègue à ce fujet un paſſage de Mon-

  1. Nous ne croyons pas devoir rappeler ici tous les principes de l’adminiſtration des Colonies, ils font connus déſormais, & viennent d’être parfaitement réſumés dans un Ouvrage d’un ancien Adminiſtrateur