sang ! ce n’est pas de cela que je m’occupe, mais du caractère ! — Mais quelle abjection que l’homme ! Quelle peste ! — Eh bien ! Quoi donc ! cela ne t’avancera pas, Déméas ! C’est le moment d’être un homme ! oublie ton amour ! laisse-là ta passion ! et cache le malheur qui est arrivé… autant que faire se peut… — C’est pour ton fils ! chasse de chez toi, envoie promener, la tête la première, cette méchante Samienne ! tu as un prétexte : elle a eu un enfant… Garde toi de rien laisser voir et mords-toi les lèvres ! Allons ! de la fermeté ! du courage !
Le Cuisinier, à son aide. — Hé ! garçon ! Est-ce que Parménon est ici, à la porte ? Le bonhomme m’a échappé ! pas le plus petit coup de main !
Déméas. — Allons ! ne restons pas là ! (Il s’élance chez lui).
Le Cuisinier. — Par Hercule ! Qu’est-ce que cela veut dire ! garçon ! un vieux fou vient de se jeter dans la maison ! ou alors qu’est-ce que c’est que cette méchante histoire ! Qu’y a-t-il ? où cela ! (On entend les cris de Déméas qui hurle dans la maison). Par Poséidon, c’est un fou, que je crois ! en tout cas, il vocifère bellement ! Et ma vaisselle que j’ai laissée traîner ! ce serait du joli s’il allait d’un seul coup en faire des tessons ! La porte a claqué ! — Je te voue à l’extermination, Parménon, qui m’as amené ici ! Retirons-nous un peu !
Déméas. — Tu n’entends donc pas ?… va-t’en !
Chrysis. — Où aller sur terre ! malheureuse !
Déméas. — Va te faire pendre, tout de suite !
Chrysis. — Infortunée !
Déméas, ironique. — Infortunée, bien sûr ! Ah ! certes, cette larme est touchante ! je m’en vais, j’imagine, te faire cesser…
Chrysis. — De quoi faire ?
Déméas, se retenant. — Rien !… mais tu as ton petit, ta vieille ! va te faire périr ! ouste !
Chrysis. — Quoi !… parce que je l’ai recueilli…
Déméas. — Pour cela ! tout juste !
Chrysis. — Pour cela ! était-ce donc un si grand crime ? je ne comprends pas…