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CHRONIQUE POLITIQUE

Le ministère Waddington s’est démembré et retiré parce que la majorité sur laquelle il s’appuyait n’était ni assez étendue, ni assez solide. Cette majorité plus compacte et plus ferme, sans laquelle un gouvernement, toujours incertain de son lendemain, ne peut que végéter, est-elle acquise au cabinet du 28 décembre ? Voilà la question, très importante d’ailleurs, qui a été cette quinzaine la grande préoccupation du monde politique et la raison d’être de tous les incidents parlementaires — incidents de couloir plutôt que de tribune — qui ont déjà marqué les premiers jours de la session de 1880.

Au nombre de ces incidents il faut noter, d’abord, la nomination du bureau de la Chambre. Cette nomination ne s’est pas opérée sans tiraillements et sans une certaine confusion, provenant des modifications qui devaient nécessairement se produire dans la situation respective des groupes de gauche, à la suite de la formation du cabinet Freycinet. Dans la précédente session, le centre gauche était représenté au bureau par quatre de ses membres. Il se trouvait donc proportionnellement plus favorisé que les autres groupes. Cela s’expliquait par la prépondérance du centre gauche dans la Chambre et dans le gouvernement. Mais cette prépondérance ayant cessé d’exister après la retraite du ministère Waddington, et l’axe de la majorité ayant été reporté plus à gauche, l’union républicaine et l’extrême gauche ont réclamé une nouvelle répartition des sièges du bureau. Le centre