l’influence du parti libéral, car la fortune abandonne ceux qui la surmènent et la fatiguent. Déplus en plus lord Salisbury mentira, M. Disraëli se vantera, car, dit la Bible, le Seigneur frappe d’aveuglement ceux qu’il veut perdre.
Ainsi de M. Canovas del Castillo, président du conseil et ministre des affaires étrangères depuis la nomination du comte Toreno à la présidence de la Chambre des députés.
Le projet d’émancipation éventuelle des esclaves à Cuba, — le mot graduelle étant une sanglante ironie , — a été voté par 210 députés, dont un seul cubain. Les minorités, les amis de M. Martinez Campos, les députés cubains et les députés de Puerto-Rico se sont abstenus. Voilà une majorité relative s’il en fut jamais. M. Canovas l’a obtenue dans les mêmes proportions au Sénat. Pendant huit ans, les possesseurs actuels des esclaves en jouiront comme par le passé, car les modifications de la loi sont illusoires. L’émancipation des esclaves exigeant comme corollaire la réforme économique et Je gouvernement ayant refusé de lier les deux questions, la crise demeure ouverte à Cuba, et il se pourrait que l’insurrection essayât de trancher ce qui n’a pas été dénoué. La révolte s’étend partout ; malgré les bulletins de triomphe envoyés à la métropole, l’insurrection n’a pas subi un seul échec et elle va recevoir une impulsion nouvelle lorsque le vote impolitique des Chambres sera connu aux Antilles.
Les minorités, satisfaites de l’amende honorable consentie enfin par M. Canovas, ont jugé qu’elles pouvaient être plus utiles dans le congrès qu’au dehors à la cause de l’opposition. Elles sont rentrées à la Chambre et au Sénat.
Le ministre Magliani n’a pas attendri les orateurs de l’opposition au Sénat italien en leur démontrant que le budget de 1880 présenterait’une augmentation de recettes.
