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Le duc de Cumberland a renoncé à l’attitude hostile qu’il avait prise à la mort de son père, et n’a plus de prétentions au trône de Hanovre ; le fonds guelfe est entre les mains du gouvernement prussien et le gendre du roi de Danemark, sans qu’on en ait parlé, accepte les propositions du gouvernement prussien qui ne lui ont pas été faites. Voilà jusqu’où va l’habileté de M. de Bismarck.

La paix avec le Vatican est, dit-on, sur le point de se conclure. Le monarque prussien va-t-il changer la Constitution et les lois de la Prusse pour les conformer aux préceptes de l’Église catholique en faisant une concession de ce que le prince royal de Prusse, le 10 juin 1878, appelait une impossibilité ? L’un des points les plus difficiles à résoudre est la question des jésuites. Le pape demande ’qu’on retire la loi d’expulsion, Le gouvernement prussien résiste et veut maintenir la suppression de l’ordre des bons pères. Dans le cas où l’on s’entendrait, il faudrait encore que les Chambres consentissent à abolir les lois de mai. M. de Bismarck, si la paix est sur le point de se faire, mettra en avant M. de Puttkamer, imitant le général Trochu, lequel, après avoir dit qu’il ne capitulerait pas, fit capituler par un autre. M. de Puttkamer ira donc à Canossa, pour le prince chancelier.

Lequel est revenu à Berlin pour l’y envoyer.


II

Quoi qu’en dise M. de Haymerlé, les conventions douanières de l’Autriche et de l’Allemagne subiront encore bien des retards ; les intérêts économiques sont moins souples que les intérêts politiques ; les commerçants et les industriels sont plus soupçonneux, moins naïfs, que les diplomates de l’école Andrassy.

Le ministère des affaires étrangères, en Autriche, s’étonne de ce qu’un apaisement immédiat ne se soit pas produit en Europe après le congrès de Berlin. Si le baron de Haymerlé avait mérité la confiance de M. de Bismarck, il aurait appris de la bouche même du prince-chancelier que le congrès de Berlin .« n’était pas fait pour cela ».

L’apaisement est partout, sauf dans les nerfs de M. de Bismarck