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myrsinées, embellies dans le voisinage des eaux par un Nerium ou laurier-rose, différent de celui du Trocadéro, et présentant encore plusieurs fougères de physionomie exotique qui croissaient à l’ombre des grands arbres. À ces végétaux se joignait une conifère de grande taille, dont les rameaux présentent l’aspect de ceux des Araucaria. Il existe encore dans les grès du Mans des vestiges de plusieurs sortes de fruits d’une structure fort curieuse, mais d’une détermination difficile ; les uns ressemblent à ceux des Morinda, genre de Rubiacées des pays chauds, dont les fleurs réunies en capitule serré, donnent lieu à un syncarpe formé par la soudure mutuelle, et l’accrescence de tous les ovaires ; d’autres sembleraient dénoter une tiliacée de grande taille ; d’autres enfin, représentent les calices épars de plusieurs types de Diospysos. On voit que les formes actuellement exotiques dominent dans cet ensemble, sans exclure précisément les autres. Mais ces dernières ne reproduisent jamais que de très-loin l’aspect des espèces européennes de nos jours, et leurs similaires doivent plutôt être recherchés dans les contrées du Midi. Cette affinité de la végétation éocène de la Sarthe avec celle des pays chauds est encore attestée par la présence, je devrais même dire par l’abondance des palmiers qui comprennent plusieurs espèces, quelques-unes remarquables par la vigueur et la beauté de leurs frondes, qui rappellent celles des Sabals de Cuba et de la Floride. Cte G. de Saporta
Correspondant de l’Institut.

La suite prochainement. —