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Et l’hiver, de sa froide haleine,
Bien loin des bois découronnés,
Disperse et chasse dans la plaine
Mes débris errants et fanés.

Homme ! en moi tu trouves l’image
De ton éphémère destin…
Ainsi qu’une oasis d’ombrage,
Ta vie est belle à son matin ;

Elle rit aux saisons fertiles…
Puis viennent l’automne et l’hiver
Effeuillant ses rameaux débiles
Au sentier de débris couvert…

Et la dernière feuille tombe
De la couronne de tes jours…
C’en est fait !… le vent de la tombe
Te touche et t’abat pour toujours !…

Ainsi l’homme, ainsi le feuillage
Jonchent ensemble le chemin,
Emportés au souffle de l’âge,
Hélas ! entre hier et demain !

Mais bientôt avril, à la terre,
Va rendre ses verts ornements,
Aux bois leurs tranquilles mystères,
Aux doux nids leurs abris charmants…