être comme un Autel de refuge à ceux qui
s’y viennent jetter. En effet, on ne ſauroit
demander juſtice à un Roi ſans lui rendre une
eſpece d’hommage qui lui eſt propre, & ſans
le reconnoître pour Lieutenant de ce grand
Dieu qui a pris le nom de Melchiſedec, ou
de Roi de Juſtice. [Paul. ad Heb. c. 7.]Ce n’eſt donc pas merveille,
ſi ceux qui ſe ſont humiliez devant les
Puiſſances ſouveraines pour obtenir quelque
acte de cette Juſtice, n’ont pû s’empêcher de
témoigner de grands reſſentimens lors qu’elle
leur a été refuſée. Philippe de Macedoine,
& depuis lui les Empereurs, Trajan &
Hadrien, ſouffrirent en de telles rencontres
la liberté de quelques perſonnes, qui leur
dirent hardiment qu’ils devoient donc ceſſer
de regner, s’ils ne vouloient pas prendre la
peine de leur faire Juſtice. Et nôtre bon
Saint Louïs fit donner quelque argent à une
pauvre femme qui lui avoit tenu un tout pareil
langage, dans la ſollicitation d’une affaire
qu’elle pourſuivoit contre le Chevalier de
Feüilleuſe, quoique ſon inſolence extrême
lui eût fait ajouter ces paroles criminelles,
qu’il n’étoit plus Roi que des Prêtres, & des
Freres Mineurs, à cauſe de l’accès libre, & de
la faveur qu’ils trouvoient auprès de ce religieux
Prince. Les Arabes ont un proverbe
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DE M. LE DAUPHIN.