Page:La Mothe Le Vayer - Œuvres, Tome 1, Partie 1, 1756.pdf/92

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

principal remede du même lieu, quand les prieres & les bonnes mœurs des plus vertueux l’auront obtenu. Il n’y a point de doute cependant que nos Rois ne ſoient obligez de tenir tous les moyens poſſibles & raiſonnables, pour faire ceſſer un ſi miſerable Schiſme. Mais comme les plus violens remedes ſont excuſables, & même ſouvent neceſſaires dans la naiſſance de ces maladies d’eſprit ; auſſi quand elles ſont arrivées au point où nous les voyons, & que le fer & le feu ne feroient que les augmenter, il faut avoir recours aux moyens plus doux & plus utiles, tels que nous voyons Louïs le Juſte les pratiquer ſi heureuſement aujourd’hui. A la verité l’un des articles du ſerment qu’il fit à ſon Sacre, l’oblige d’exterminer les hereſies de tout ſon pouvoir. Ce n’eſt pas à dire pourtant qu’il y doive proceder contre la foi publique, violer ſes Edits, & rompre la sûreté accordée à tous ſes Sujets pour le bien du Royaume & de la Religion même. Il n’y a point de ſerment qui puiſſe engager à ce qui eſt contraire aux Commandemens de Dieu, qui veulent qu’on obſerve religieuſement la foi promiſe ; & nos Rois ne jurent cet article de l’extirpation des hereſies, qu’après un autre précedent, par lequel ils promettent de maintenir