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quel ſeul il eſt obligé du Royaume qui le regarde, & qui n’a jamais relevé de perſonne depuis ſon heureuſe fondation, l’hommage n’en étant dû qu’à celui de qui toutes les Puiſſances de la terre dépendent.

Quant à ſa perſonne, outre les priviléges attachez à celle de tous les Souverains, il eſt expedient qu’il ſoit inſtruit, que par le merite de ſes ancêtres, & par les ſignalez ſervices qu’ils ont rendus à l’Egliſe, les Rois de France poſsédent beaucoup de droits qui leur ont été particulierement accordez. C’eſt ce que toutes les Univerſitez, les Parlemens, & les Etats de leur Royaume connoiſſent ſi bien, qu’autant de fois que le malheur du tems a permis qu’on ait osé attenter quelque choſe de contraire à cela, ils ſe ſont toûjours unanimement oppoſez à une ſi grande témerité.

A l’égard des libertez de l’Egliſe Gallicane, que quelques-uns ont nommées le Palladium de la France, elles ne ſont point extraordinaires, ni nouvelles, comme les étrangers, qui ſe trouvent intereſſez dans leur conſervation, le voudroient bien faire croire. Tant s’en ſaut, elles ſont toutes fondées ſur le droit commun, & n’ont rien qui ne ſoit conforme à celui de la Nature ; de ſorte que pluſieurs les conſidérent comme originaires,