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DE M. LE DAUPHIN.


gumenter de la ſorte, qui empêcheroit les François de dire, que quand le Pape Gregoire Second envoya les clefs & les liens de Saint Pierre à Charles Martel, il ſoumit par là ſa Thiare à la Couronne de France ? [Annal. Franc. ad ann. dccxcvij.]Et que quand bien-tôt après Leon Troiſième fit preſenter à Charles-Magne les mêmes clefs, & l’étendart de la ville de Rome, il s’obligea & ſes ſucceſſeurs à nous faire la foi & hommage ? A quoi il y auroit d’autant plus d’aparence, qu’ils reçurent en ce tems-là de la liberalité de nos Rois, ce qu’ils poſsèdent encore aujourd’hui de Domaine dans l’Italie. Par de telles raiſons le Patriarche de Hieruſalem auroit auſſi aſſujéti ſa ville au même Empereur, quand il lui en envoya l’étendart & les clefs, avec celles du Sepulcre de Nötre Seigneur & du Calvaire. [Ibid. ad ann. dccc.]En verité, c’eſt être ridicule que de vouloir faire paſſer pour bonnes de ſi vicieuſes conſequences, & de prendre ce don de Clovis pour autre choſe que pour une aſſurance au Pape de ſa devotion, & de ſon aſſiſtance, autant de fois que le Saint Siège auroit beſoin de la protection des François, vû que Baronius même n’en a pas parlé autrement. [Ep. dedic. tom. 6. Annal. ad Clem. VIII. Spond. epit. ad ann. dxiv.]La veritable doctrine qui doit être enſeignée à Monſeigneur le Dauphin là deſſus, c’eſt qu’il eſt né tel par la grace de Dieu, au-


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