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mauvaiſe intelligence avec les Souverains Pontifes. Ces leçons n’empêcheront pas qu’on ne lui en faſſe d’autres en même tems, qui lui apprendront juſques où ſe doit étendre cette grande ſoumiſſion vers eux, du fils aîné de l’Egliſe. Car pour ce qu’il ſe trouve des ſaiſons où nos Rois ſont obligez de s’oppoſer aux prétentions de la Cour de Rome, il ne doit pas ignorer l’indépendance de ſa Couronne pour ce qui eſt du temporel, les privileges attachez à ſa perſonne ſacrée, ni les libertez dans leſquelles l’Egliſe Gallicane s’eſt toûjours maintenüe.

[In Cenſura defens. Fid. Fran Suares.]Pour ce qui eſt de ſa Couronne, l’Evêque des Algarbes Maſcaregnas a été le premier qui a voulu depuis peu, que celle qu’on dit avoir été envoyée par Clovis au Pape Hormiſdas, nommée par les Italiens le Regne, fût un titre de ſujetion & d’engagement du Royaume de France au Saint Siége. Je ne veux point m’arrêter ſur ce que Gregoire de Tours n’a point parlé de l’envoi de cette Couronne, Hincmarus étant le plus ancien qui en a dit quelque choſe trois cens ans plus tard. Mais je ſoûtiens, que quand ce preſent auroit été veritablement fait par Clovis, il n’y a rien de plus impertinent que d’en vouloir tirer une telle induction. [Chron. Fredeg. cap. 110.]Car s’il étoit permis d’ar-