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se communiquer le plus qu’il lui est possible. Et nous voyons en effet, que tout ce que Dieu a créé de plus beau, & de meilleur dans le Monde, les Cieux, la Lumiere, les Elemens, & s’il y a quelque chose qui approche de leur excellence, il l’a rendu d’usage public, & l’a fait pour le bien generai, où celui des particuliers est compris. Je ne pense donc pas que Vôtre Eminence, qui sait si bien imiter Dieu & la Nature en ce point, par ses soins continuels pour le bien de tous les hommes ; trouve mauvais que j’aye pris cette occasion d’y contribuer aussi quelque chose selon la petite portée de mes forces : vû même que je n’avancerai rien dans la refutation de ces arts, que j’ose nommer illicites, qui ne puisse être entendu par ceux mêmes qui n’y auront pas fait une fort profonde étude.

De la Religion.


Pour commencer donc, suivant nôtre proposition, par la premiere & la plus importante partie de ce qui doit être enseigné à Monseigneur le Dauphin, c’est sans doute que puisque le commencement de toute la Sagesse humaine dépend de la crainte de Dieu, on la lui doit imprimer de bonne heure dans l’esprit d’autant plus profondé-