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voudra commettre pour avoir ſoin des premières années de celui, en la naiſſance de qui le Ciel nous a sì viſiblement montré combien lui eſt chere la conſervation de cette Monarchie. Auſſi faut-il tenir pour aſſuré, que ceux qui ſe verront honorez de cette confiance, s’acquiteront ſi fidelement de leur devoir, qu’ayant le plus important emploi du monde, & travaillant ſur le plus digne ſujet de la terre, ils n’omettront rien de ce qui peut être judicieuſement pratiqué, pour bien faire toutes les fonctions de leur charge. Ils auront un merveilleux avantage pour cela, le ſeul exemple d’un tel pere pouvant ſuffire à parfaitement inſtruire le fils ; qui ne peut recevoir de tous les préceptes de la Morale une ſi belle leçon, que lui ſera celle des vertus d’un ſi brave Monarque, quand elles lui ſeront proposées à imiter avec le poids & la dignité qu’elles meritent. Ce ſont des conſiderations qui me font quaſi tomber la plume de la main ; joint que tant d’autres ont déja écrit ſur cette matiere que j’entreprens, qu’il eſt beaucoup plus facile d’y faire des repetitions inutiles, que de rien ajouter à ce qu’on en a déja dit. Et néanmoins, Monſeigneur, le zéle que j’ai pour mon Prince ne me permet pas de me taire, ſur un ſujet