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ſont peut-être auſſi connuës, qu’à tout autre. » Comme on peut le voir plus au long dans ſa lettre LXXXVI. L’on peut inferer des réflexions qu’il fait dans ſa lettre XL. « qu’il connoiſſoit par experience les mauvais côtés du mariage, les querelles du jour, la maniere de les appaiſer &c. » Il épouſa néanmoins dans un âge très avancé la fille de Mr. de la Haye jadis Ambaſſadeur à Conſtantinople, laquelle avoit bien 40. ans. Sur quoi un de ces Ecrivains, qui l’attaquoit au ſujet de quelques ouvrages un peu trop libres, ajoute. [Nouvell. de la République des Lettres. Octobre 1686. 1118. 1119.] « Mais ce n’eſt pas la ſeule choſe qui ait fait tort à la derniere partie de la courſe de ce vénérable vieillard, dont la vertu avoit ſi heureuſement marché ſur les veſtiges des anciens ſages ; il s’étoit remarié à l’âge de 78. ans & c’eſt-là une foibleſſe, que les Philoſophes ne lui pardonneront jamais. » Il vécut encore quelques années après ce ſecond mariage & ſans doute n’en fut pas pour cela plus à l’abri des traits des critiques & des envieux. C’eſt bien ici que nous pourrions emprunter les expreſſions de cet aimable & illuſtre Préſident, qui défend avec une ſi forte éloquence un livre, qui a eu l’approbation de tous les Savans. [Eloge de Mr. de Monteſquieu par Mr. de Maupertuis.] « Ce ſera, dit-il, un opprobre éternel pour les lettres, que la multitude des critiques qui parurent contre l’Eſprit des Loix. de Mr. de Monteſquieu fut déchiré par ces vautours de la literature, qui ne pouvant ſe ſoûtenir par leurs productions vivent de ce qu’ils arrachent des productions des autres. » Il éprouva les traits cachés de cette