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combla ſon Pere d’une ſi grande triſteſſe, qu’il en parut inconſolable. Voici comment Mr. Patin en écrivit en Septembre 1664. dans une de ſes lettres. [Lettre 326 p.656. du II. Vol.]« Nous avons ici un homme fort affligé. C’eſt Mr. de la Mothe le Vayer. Il avoit un fils unique d’environ 35. ans qui eſt tombé malade d’une fiévre continuë, à qui Meſſieurs Eſprit, Brayer & Bodineau ont donné trois fois le vin émétique & l’ont envoié au Païs d’où perſonne ne revient. »

C’étoit ſans doute une ſatisfaction bien douce pour un Homme de la trempe de Mr. le Vayer, que d’avoir Un fils qui lui faiſoit tant d’honneur, & qui ſoûtenoit ſi dignement ſon nom & celui de ſa famille. Il le ſécondoit dans ſes ouvrages & dans ſes fonctions. Quiconque lira ſes Ouvrages, ſurtout ceux qui ont pour objet l’éducation d’un grand Prince, verra combien il étoit attentif à celle de Monſieur.

Il ſe faiſoit une gloire en inſinuant à ce Prince le goût des Sciences, de le porter à protéger & accueillir ceux, qui les cultivent. Nous n’en ſaurions donner de meilleure preuve qu’en citant ce que dit un Savant à cette occaſion.

[Memoires de Marolle T. I. p.368.]« Je donnai auſſi, dit-il, vers le commencement de l’année 1653. une traduction de Perſe & Juvenal avec des remarques ſur chaque Satyre de ces deux Poëtes illuſtres & je dédiai cet ouvrage à Monſieur, qui le reçût par les mains de Mr. de la Mothe le Vayer ſon Précepteur, & eût la bonté de me faire ſavoir par un Gentilhomme de ſa Maiſon qu’il m’en ſavoit gré.