qu’avoit eu la premiere ; l’Abbé encouragé par
l’approbation du Public, en donna une troiſiéme
édition plus ample & plus correcte que les deux
premiéres & la dédia au Roi en 1662. Il avoit
donné en 1656. une traduction de Florus avec
d’excellentes notes : elle eſt accompagnée d’un
Commentaire docte & curieux, où celle de Coeffeteau
eſt bien critiquée. Elle portoit à la vérité
le nom de Monſieur, Frere du Roi. Ce Prince
pouvoit bien y avoir eu quelque part dans ſes exercices,
mais le Public ſavoit vraiſemblablement
à quoi s’en tenir. Cet Abbé digne fils d’un Pere
ſi ſavant étoit dans une ſi grande eſtime qu’on lui
attribua environ dans ce tems, le Roman de Tarſis
& Zélie, qui étoit d’un de ſes Couſins, Mr. le
Vayer de Boutigny, Maître de Requêtes, qui eſt
mort en 1688. & c’eſt d’après l’exemplaire de ce
Boutigny, qu’on a réimprimé cette nouvelle Edition
des Œuvres de la Mothe le Vayer.
L’Abbé le Vayer eſt encore l’Auteur d’une Hiſtoire Comique, qui a pour titre le Paraſite Mormon. Une preuve de la conſidération où étoient le Pere & le fils, c’eſt que ce fût à l’Abbé le Vayer que Mr. Deſpréaux adreſſa en 1664. ſa 4.me Satyre, qui commence par ces vers :
D’où vient cher le Vayer, que l’homme le plus ſage,
Croit toûjours ſeul avoir la ſageſſe en partage ?
Ce fût encore au même Abbé, qu’il écrivit ſa diſſertation ſur Joconde. Il faiſoit les délices & toute la conſolation de ce cher Pere, auſſi la mort, qui l’enleva à l’age d’environ 35. ans en 1664.