été extrêmement appliqué, & que ſous un Pere
auſſi attentif, on ne peut guéres lui imputer, comme
nous l’avons déjà dit, que quelque legères
diſſipations, qu’entrainoient ſon âge & ſon ſiécle.
Pour donner à cette aſſertion un plus grand jour,
nous n’avons qu’à rapporter ce que dit de lui
l’Hiſtorien de l’Académie Françoiſe. [Peliſſon.]Si l’on examine
la quantité & la qualité de ceux, qu’il a mis au
jour, on ne croira pas, qu’il ait pû avoir quelque autre
occupation dans tout le cours de ſa vie. Il a tout
embraſsé dans ſes écrits ; l’ancien, le moderne, le
ſacré, le prophane ; mais ſans confuſion ; Il avoit
tout lû, tout retenu & fait uſage de tout. Si quelque
fois il ne tire pas aſsés de lui même pour ſe faire
regarder comme un auteur original, du moins il en tire
toujours aſsés, pour ne pouvoir être traité de copiſte
ou de compilateur, & ſa mémoire, quoi qu’elle brille
par tout, n’efface jamais ſon eſprit.
C’eſt à dire, à parler ſans préjugé, qu’à force d’avoir tout lû, tout retenu, j’entends lû avec attention, avec diſcernement, & aiant la mémoire extrêmement heureuſe, tout ce qu’il avoit lû, s’étoit pour ainſi dire identifié & tourné en aliment & en ſubſtance dans ſon eſprit & étoit devenu ſien ; on voit par le tour aisé qu’il donne à tout ce qu’il dit ; & l’on peut en même tems remarquer ſa modeſtie & ſa candeur par l’attention ſerupuleaſe avec laquelle il cite les Auteurs, ce qui eſt au delà de ce qu’on pourroit exiger pour écarter tout ſoupçon ou tout reproche de copiſte & de compilateur.
Pour peur qu’on ſoit au fait de l’Hiſtoire de France, on ne ſauroit diſconvernir de Mr. le