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trésorier-général de la province, qui tient le premier rang après le vice-roi. Ils sont obligés de lui remettre à certains temps les sommes qu’ils ont perçues. On transporte ces sommes sur des mulets, dont chacun porte deux mille taëls, dans deux vaisseaux de bois faits en forme de longs barils, et bien garnis de cercles de fer. Le pou-tching-ssée rend compte an hou-pou, c’est-à-dire au tribunal suprême, qui a la surintendance des finances, et le hou-pou ne ressortit qu’à l’empereur. Rien n’est mieux ordonné que la manière d’imposer et de recueillir les tributs ; ce qui n’empêche pas qu’il ne s’y glisse quelques petites fraudes de la part des officiers subalternes.

Une grande partie du tribut impérial qui se lève en nature est employée dans les provinces, en pensions et pour l’entretien des pauvres, surtout des vieillards et des invalides qui sont en fort grand nombre, pour les appointemens des mandarins, le paiement des troupes, l’entretien des édifices publics, celui des ambassadeurs, des grands chemins, etc. ; mais le surplus de toutes ces dépenses est porté à Pékin, pour fournir à celles du palais et de la capitale de l’empire, où l’empereur entretient cent soixante mille hommes de troupes réglées, auxquels il donne d’ailleurs une paie en argent ; de plus, on y distribue tous les jours, à près de cinq mille mandarins, une certaine quantité de viande, de poisson, de sel, de légumes, etc. ; et, une fois le mois, du riz, des fèves, du bois,