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choses mêmes. Ces figures peuvent être regardées comme le premier alphabet des Chinois.

On leur met ensuite entre les mains un petit livre nommé San-tsée-king, qui contient tout ce qu’un enfant doit apprendre, et la manière de l’enseigner. Il consiste en plusieurs sentences courtes, dont chacune n’a pas plus de trois caractères, et qui sont rangées en rimes, comme un secours pour la mémoire des enfans. Ils doivent les apprendre peu à peu, quoiqu’elles soient au nombre de plusieurs mille. Un jeune Chinois en apprend d’abord cinq ou six par jour, à force de les répéter du matin au soir, et les récite deux fois à son maître. Il est châtié, s’il manque plusieurs fois à sa leçon. On le fait coucher sur un banc, où il reçoit par-dessus ses habits neuf ou dix coups d’un bâton plat comme nos lattes. On n’accorde aux enfans qu’un mois de congé au commencement de l’année, et cinq ou six jours au milieu.

Lorsqu’ils sont une fois arrivés au livre Tsé-chu, qui contient la doctrine de Confucius et de Mend, il ne leur est pas permis de lire d’autres livrés avant qu’ils l’aient appris jusqu’à la dernière lettre. Ils n’en comprennent point encore le sens ; mais on attend, pour leur en donner l’explication, qu’ils sachent parfaitement tous les caractères. Pendant qu’ils apprennent à lire les lettres, on les accoutume à les former avec un pinceau ; car les Chinois n’ont pas l’usage des plumes. On commence par leur donner de grandes feuilles de papier