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de fougère sèche, puis l’on y met le feu. Lorsque tout est consumé, l’on partage les cendres sur de nouvelles couches de fougère sèche. Cela se répète cinq ou six fois de suite. On peut même recommencer l’opération un plus grand nombre de fois ; l’huile n’en sera que meilleure. Après avoir amassé une quantité suffisante de cendre de chaux et de fougère, on les jette dans un vase plein d’eau, en y joignant sur cent livres une livre de ché-kao. On remue long-temps ce mélange ; il s’élève sur la surface une croûte ou une peau qu’on met dans un second vase, et qui forme au fond une espèce de pâte liquide. On verse l’eau doucement. Cette pâte est la seconde huile qui doit être mêlée avec la précédente. Les deux huiles doivent être également épaisses ; et pour s’en assurer, on trempe dans l’une et dans l’autre de petites briques de pé-tun-tsé. L’usage est de mêler dix mesures d’huile de pierre dans une mesure d’huile de cendre de fougère et de chaux. Ceux qui vont le plus à l’épargne n’y en mettent jamais moins de trois mesures. On peut augmenter cette huile, et par conséquent l’altérer, en y mettant de l’eau. On déguise la fraude par un mélange proportionné de ché-kao, qui empêche que la matière ne soit trop liquide.

Le P. d’Entrecolles parle d’une autre espèce de vernis nouvellement inventé, qui se nomme tsi-kin-yeou, c’est-à-dire, vernis d’or bruni ; mais on devrait l’appeler plutôt vernis couleur de bronze, ou de café, de feuille morte. Il se