supériorité de politique que firent voir ces hommes dont le grand art a toujours été de s’accommoder aux temps ; l’autre, sur la résistance opiniâtre qu’opposaient au saint siége ces mêmes jésuites qu’on a tant accusés d’en être les plus dociles esclaves. Enfin nous observerons encore que la cour de Rome, si renommée pour la finesse de sa politique, a perdu les missions de la Chine pour avoir eu moins de dextérité que les jésuites, et a perdu les jésuites eux-mêmes pour n’avoir pas voulu qu’ils fussent réformés, lorsqu’eux-mémes y consentaient. On sait que le mot fatal, sint ut sunt, aut non sint, a été l’arrêt de proscription des jésuites ; et à l’égard des missions, quelque temps après le départ du légat, Yong-tching ayant succédé à Khang-hi, ne fut pas plus tôt sur le trône, qu’il reçut des plaintes d’un grand nombre de mandarins, surtout du tsung-tou de la province de Fo-kien, qui accusaient les missionnaires d’attirer à eux les ignorans de l’un et de l’autre sexe, de bâtir des églises aux dépens de leurs disciples ; enfin de ruiner les lois fondamentales et de troubler la tranquillité de l’empire à la faveur de la bulle de Clément XI. Yong-tching ordonna, par un édit du 10 février 1723, que tous les missionnaires, à la réserve d’un petit nombre qui furent retenus à la cour pour la réformation du calendrier, se retirassent à Canton, et que leurs églises, au nombre de trois cents, fussent détruites ou employées à d’autres usages, sans
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