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branches des arbres sur lesquelles ils ont été produits, et ensuite se fixent sur les extrémités succulentes des jeunes branches. Au milieu de janvier, ils sont tous fixés dans les situations qui leur conviennent. Ils paraissent aussi renflés qu’ils l’étaient auparavant ; mais ils ne donnent aucun signe de vie ; on ne voit plus les jambes ni les antennes. Ils sont environnés d’un liquide épais, à demi-transparent, qui semble les coller par leurs bords à la branche. L’accumulation successive de ce liquide forme une cellule complète pour chaque insecte, et ce qu’on appelle gomme-laque. Vers le milieu de mars, les cellules sont complétement formées, et l’insecte est en apparence un sac rouge, ovale, lisse, sans vie, à peu près de la grosseur d’une petite cochenille ; et plein d’un liquide d’un beau rouge. En octobre et novembre, on trouve environ vingt ou trente œufs rouges ovales, dans le fluide qui les entoure : lorsque tout ce fluide est consommé, les jeunes insectes font un trou au dos de leur mère, et sortent l’un après l’autre, laissant leurs dépouilles qui sont cette substance blanche, membraneuse, qu’on trouve dans les cellules vides de la laque en bâtons.

On casse les branches ; ensuite on en sépare les cellules, et on les met en petits morceaux, qu’on jette dans un baquet d’eau où il reste un jour. On les retire de l’eau rougie, et on les sèche ; on en remplit ensuite un tube cylindrique de toile de coton de deux pouces de