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que nous connaissions en Europe. Ils n’ont pu élever de mûriers : le pays est par conséquent sans vers à soie. Ils n’ont pas de lin, et les Indiens en font peu de cas. Le coton, qu’ils ont en abondance, leur paraît plus agréable et plus sain, parce que la toile de coton ne se refroidit pas comme celle du lin lorsqu’elle est mouillée de sueur.

Le bois d’aigle n’est pas rare à Siam, et passe pour meilleur qu’en tout autre pays, quoique inférieur au calambac de la Cochinchine. Laloubère nous apprend qu’il ne se trouve que par morceaux, qui sont des parties corrompues dans les arbres d’une certaine espèce. Tout arbre n’est pas attaqué de cette précieuse corruption ; et comme elle n’arrive pas non plus aux mêmes parties, c’est une recherche assez difficile dans les forêts de Siam.

Le thé, dont les Siamois font beaucoup d’usage, leur vient de la Chine ; le café, de l’Arabie, et le chocolat, de Manille, capitale des Philippines, où les Espagnols le portent des Indes occidentales ; mais l’arec et le bétel, qu’ils cultivent soigneusement, sont si communs dans le pays, que jamais on n’est exposé à manquer d’un secours dont l’habitude a fait une nécessité à tous les Indiens.

Tous les arbres fruitiers des Indes croissent heureusement à Siam, et ne laissent manquer les habitans d’aucune de ces espèces de fruits. On remarque en général que la plupart ont tant d’odeur et de goût, qu’on ne le trouve