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Indes ; mais, entre les cotonniers qu’ils ont en abondance, on vante beaucoup celui qui se nomme capoc. Il produit une espèce d’ouate si fine, qu’on ne peut la filer, et qui leur tient lieu de duvet. Ils tirent de certains arbres diverses huiles qu’ils mêlent dans leur ciment, pour le rendre plus onctueux et plus durable. Un mur qui en est revêtu a plus de blancheur et n’a guère moins d’éclat que le marbre. Un vase de cette matière conserve mieux l’eau que la terre glaise ; leur mortier est meilleur aussi que le nôtre, parce que dans l’eau qu’ils y emploient ils font bouillir l’écorce de certains arbres avec des peaux de bœuf ou de buffle, et qu’ils y mêlent même du sucre. Une espèce d’arbres fort communs dans leurs forêts jette cette gomme qui fait le corps des plus beaux vernis de la Chine et du Japon ; mais les Siamois ignorent l’art de la mettre en œuvre.

Ils font du papier, non-seulement de vieux linges de coton, mais aussi de l’écorce d’un arbre qu’ils nomment ton-coë, et qu’ils pilent comme le linge. Quoiqu’il n’ait pas la blancheur du nôtre, ils écrivent dessus avec de l’encre de la Chine. Souvent ils le noircissent, pour écrire avec une espèce de craie, qui n’est que de la terre glaise séchée au soleil. Ils écrivent aussi avec un stylet ou un poinçon sur les feuilles d’une sorte d’arbre qui a beaucoup de ressemblance avec le palmier, et qui se nomme tan.