Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/290

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mais duquel pendent deux ou trois toiles peintes, l’une plus basse que l’autre, sont ceux que le roi de Siam donne aux sancrats, qui sont les supérieurs des talapoins. Il en fit donner de cette espèce aux envoyés de France. Les talapoins inférieurs ont des parasols en forme d’écran, qu’ils portent à la main. C’est une feuille de palmiste, coupée en rond et plissée, dont les plis sont liés d’un fil près de la tige ; et la tige , qu’ils rendent aussi tortue qu’un S, en est le manche. On les nomme talapat en siamois ; et, suivant l’observation de Laloubère, il y a beaucoup d’apparence que de là vient le nom de talapoin, qui n’est en usage que parmi les étrangers. Les Siamois ne connaissent que celui de tchaou-cou.

On se rappelle qu’à Paris, de nos jours, un homme essaya de s’ajuster des ailes et de voler, et ne réussit qu’à tomber dans la rivière. Si l’on en croit Laloubère, on est plus habile à Siam qu’à Paris. Il vit un saltimbanque qui, se jetant d’un bambou, sans autre secours que deux parasols, dont les manches étaient attachés à sa ceinture, se livrait au vent qui le portait au hasard, tantôt à terre, tantôt sur des arbres ou sur des maisons, et tantôt dans la rivière. Le roi, que ce spectacle amusait beaucoup, l’avait logé dans son palais, et l’avait élevé en dignité.

Le cerf-volant de papier, que les Siamois nomment vao, fait pendant l’hiver l’amusement de toutes les cours des Indes. À Siam, on y at-