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ne sauva la vie qu’à deux jeunes fils du prince, qui furent conduits à Louvo. On ne trouva les corps que de quarante-deux morts ; les autres étaient péris dans la rivière. Il y eut sept Européens et seulement dix Siamois de tués dans cette expédition. Le combat dura depuis quatre heures et demie du matin jusqu’à quatre heures du soir. Les mandarins siamois firent parfaitement bien leur devoir, allant partout le sabre à la main dans les endroits les plus périlleux, et faisant exécuter les ordres du ministre avec une promptitude admirable. Tout étant achevé, Constance donna ordre qu’on coupât les têtes des Macassars qui furent trouvés morts, et qu’on les exposât dans leur camp. Il partit ensuite pour aller rendre compte au roi du succès de cette grande journée. Sa majesté lui témoigna qu’elle était satisfaite de sa conduite ; mais elle lui fit en même temps une douce réprimande de s’être si fort exposé, et lui donna ordre de remercier de sa part les Français et les Anglais qui avaient partagé avec lui le danger et la victoire. »

Tachard ajoute à cette relation quelques particularités qu’il tenait du père de Fontenay, et qui servent à faire voir jusqu’à quel point les Macassars poussent la fermeté et le courage. Quatre d’entre eux, qui avaient abandonné le service du roi de Siam, le jour même que la conjuration éclata, pour se joindre à leurs compatriotes, ayant été condamnés à la mort, ce père s’intéressa pour faire différer