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et quoiqu’ils se défendissent avec beaucoup d’opiniâtreté, nous n’y perdîmes pas un seul homme.

» Le ministre, voyant qu’il n’y avait aucun moyen de vaincre ces désespérés qu’avec des forces supérieures, détacha contre eux quatre cents hommes sous les ordres d’un mandarin siamois, pour aller se poster au-dessus de cet endroit et s’opposer à leur passage. En même temps il descendit sur le bord du ruisseau, à la tête de trois mille hommes, avec tous les français et les Anglais, entra dans la plaine où il y avait de l’eau jusqu’à la ceinture, et marcha droit aux ennemis. Nous aperçûmes de loin qu’ils étaient aux prises avec les quatre cents hommes qu’on avait détachés vers le haut, lesquels soutinrent vigoureusement cette furie, et contraignirent les Macassars de se retirer à l’abri des maisons et des bambous qui bordent la petite rivière. Aussitôt Constance fit un détachement de huit cents mousquetaires pour les escarmoucher à travers les maisons et les bambous, en poussant toujours vers le haut de la rivière. Ces mousquetaires firent des merveilles, et ne lâchèrent jamais pied, malgré la résistance des Macassars.

» Quelques momens après, le ministre fit avancer en croissant les deux mille deux cents hommes qui étaient restés auprès de lui dans la plaine pour se joindre aux quatre cents premiers. Ils portaient devant eux de petites claies de bambous, traversées de gros clous à