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ravaths, des Samaraths, des Bisnaos et des Gondjis.

Les premiers ont tant d’exactitude à conserver les animaux, que leurs bramines se couvrent la bouche d’un linge dans la crainte qu’une mouche n’y entre, et portent chez eux un petit balai à la main pour écarter toutes sortes d’insectes. Ils ne s’asseyent point sans avoir nettoyé soigneusement la place qu’ils veulent occuper ; ils vont tête et pieds nus, avec un bâton blanc à la main, par lequel ils se distinguent des autres castes ; ils ne font jamais de feu dans leurs maisons ; ils n’y allument pas même de chandelle ; ils ne boivent point d’eau froide, de peur d’y rencontrer des insectes. Leur habit est une pièce de toile qui leur pend depuis le nombril jusqu’aux genoux ; ils ne se couvrent le reste du corps que d’un petit morceau de drap, autant qu’on en peut faire d’une seule toison.

Leurs pagodes sont carrées, avec un toit plat ; elles ont, dans la partie orientale, une ouverture sous laquelle sont les chapelles de leurs idoles, bâties en forme pyramidale, avec des degrés qui portent plusieurs figures de bois, de pierre et de papier, représentant leurs parens morts, dont la vie a été remarquable par quelque bonheur extraordinaire. Leurs plus grandes dévotions se font au mois d’août, pendant lequel ils se mortifient par des pénitences fort austères. Mandelslo confirme ce qu’on a déjà rapporté sur d’autres té-