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seraient montées à plus de quinze millions de notre monnaie. Le silence sur des prétentions si ridicules lui parut plus conforme aux maximes des Indiens. Peu de jours après, le général insista sur ses demandes par une nouvelle lettre, qui parait mériter, comme la seconde réponse du gouverneur français, d’obtenir place dans cette narration.

« Au gouverneur de Pondichéry, votre ami Ragodgi-Bonsolla-Sena-Saheb-Soubah : Ram Ram,


» Je suis en bonne santé, il faut me mander l’état de la vôtre.

» Jusqu’à présent je n’avais pas reçu de vos nouvelles ; mais Capal-Cassi et Atmarampantoulou viennent d’arriver ici, qui m’en ont dit, et j’en ai appris d’eux.

» Il y a présentement quarante ans que notre grand roi vous a accordé la permission de vous établir à Pondichéry : cependant, quoique notre armée se soit approchée de vous, nous n’avons pas reçu une seule lettre de votre part.

» Notre grand roi, persuadé que vous méritiez son amitié, que les Français étaient des gens de parole, et qui jamais n’auraient manqué envers lui, a remis en votre pouvoir une place considérable. Vous êtes convenu de lui payer annuellement un tribut que vous n’avez jamais acquitté. Enfin, après un si long temps, l’armée des Marattes est venue dans ces can-