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tons de manche. Le sequin est une véritable pièce d’or très-raffiné, qui vaut dix livres de notre monnaie. Il est un peu plus large qu’une pièce de douze sous, mais moins épais ; ce qui fait que tous les sequins sont un peu courbés ; il s’en trouve même de percés, ce qui vient de l’usage que les femmes indiennes ont de les porter au cou comme des médailles. Ces pièces sont extrêmement communes dans le pays, et ne se frappent qu’à Venise. Elles viennent par les Vénitiens, qui font un commerce très-considérable à Bassora, dans le fond du golfe Persique, à Moka, au détroit de Babel-Mandel, et à Djedda, qui est le port de la Mecque. Les indiens y portent tous les ans une bien plus grande quantité de marchandises que les Français, les Hollandais, les Anglais et les Portugais n’en tirent. Ils les vendent aux Persans, aux Égyptiens, aux Turcs, aux Russes, aux Polonais, aux Suédois, aux Allemands et aux Génois, qui vont les acheter dans quelqu’un de ces trois ports, pour les faire passer dans leur pays par la Méditerranée et par terre.

Il convient, dans cet article, de faire connaître les monnaies qui sont en usage à Pondichéry. Après les pagodes, il faut placer les roupies d’argent, monnaie assez grossière, qui n’ont pas tout-à-fait la largeur de nos pièces de vingt-quatre sous, mais qui sont plus épaisses du double. L’empreinte est ordinairement la même sur toute la côte de Coro-