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qu’on fait élever et vêtir à la manière de France. Il y avait à Pondichéry trois maisons religieuses : l’une de jésuites, la seconde de carmes, et la troisième de capucins, qui se disaient curés de toute la ville et de l’église malabare. Le roi, pour donner du lustre à ce bel établissement, y avait établi depuis quelques années un conseil souverain ; la compagnie y entretenait un gouverneur, un commandant militaire et un major.

On ne s’est arrêté à cette courte description que pour faire comparer, dans la suite de cet article, l’état de Pondichéry, tel qu’il était alors avec ce qu’il est devenu dans l’espace de peu d’années.

Le vaisseau ayant remis à la voile le 22 juillet pour le Bengale, on n’eut qu’un vent favorable jusqu’à la rade de Ballasor, où l’on arriva le 29. Ballasor est un lieu célèbre par le commerce des senas, sorte de belle toile blanche, et de ces étoffes qui passent en France pour des écorces d’arbres, quoiqu’elles soient composées d’une soie sauvage qui se trouve dans les bois. On passa le lendemain devant Calcutta, comptoir des Anglais de l’ancienne compagnie, où l’on faisait bâtir alors de très-beaux magasins. Il est situé sur le bord du Gange, à huit lieues du comptoir de France. Comme divers particuliers ont fait bâtir des maisons à Calcutta, on le prendrait de loin pour une ville.

On passa de même devant le comptoir des