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trée de la rivière ; mais elles ne peuvent empêcher les navires étrangers de mouiller à la Barre, et par conséquent de fermer le passage aux vaisseaux portugais.

Toute l’île est montagneuse : la plus grande partie est d’une terre rouge dont les habitans font d’assez belles poteries ; mais on y trouve une autre terre d’un gris noirâtre, beaucoup plus fine et plus délicate, qui sert aussi à faire des vases de la finesse du verre. Le pays n’est pas des plus fertiles ; ce qu’il faut moins attribuer aux mauvaises qualités du terroir qu’à ses montagnes ; car on sème dans les vallées du riz et du millet qui se moissonnent deux fois l’année. L’herbe et les arbres y conservent toujours leur verdure, comme dans la plupart des îles et des pays qui sont entre les deux tropiques. On y voit un grand nombre de vergers bien plantés et fermés de murailles, qui servent de promenades et de maisons de campagne aux Portugais. Ils y conduisent de l’eau par un grand nombre de canaux pour l’entretien des cocotiers dont ils tirent leur vin et leurs ustensiles. Assez près de la ville est un fort bel étang de plus d’une lieue de tour, sur les bords duquel les seigneurs ont de fort belles maisons et des jardins remplis de toutes sortes de fruits.

Les villages de l’île sont peuplés de différentes sortes d’habitans naturels ou étrangers. La plupart des naturels sont encore idolâtres. On distingue, 1o. les bramines, qui sont répan-