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souris, mais couvertes de poil, dont ils se servent pour sauter d’un arbre sur un autre à la distance de trente palmes. On trouve dans l’île de Leyte un animal qui n’est pas moins singulier, et qui se nomme mango. Sa grandeur est celle d’une souris ; il a la même queue, mais sa tête est deux fois plus grosse que son corps, avec de longs poils sur le museau. L’iguana se trouve aux Philippines comme en Amérique. Sa figure ressemble beaucoup à celle du crocodile ; mais il a la peau rougeâtre, parsemée de taches jaunes, la langue fendue en deux, les pieds ronds et doublés de corne. Quoiqu’il passe pour un animal terrestre, il traverse facilement les plus grandes rivières. Les Indiens et les Espagnols mangent sa chair, et lui trouvent le goût de celle des tortues.

L’humidité jointe au ferment continuel de la chaleur favorise dans toutes les îles la multiplication des serpens, qui sont d’une grandeur extraordinaire, entre autres l’ibitin, qui dévore les plus gros animaux tout entiers ; l’assagua ne fait la guerre qu’à la volaille ; l’olopang jette un venin fort dangereux. Les bobas, qui sont les plus grands, ont jusqu’à trente pieds de longueur.

De plusieurs oiseaux singuliers des îles, le plus admirable par ses propriétés est le tavon. C’est un oiseau de mer, noir et plus petit qu’une poule, mais qui a les pieds et le cou assez longs. Il fait ses œufs dans des terres sablonneuses. Leur grosseur est à peu près celle des œufs d’oie. Ce qu’il y a de surprenant, c’est qu’a-