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deux de leurs usages : l’un d’exercer entre eux la plus parfaite hospitalité lorsqu’ils voyagent ; l’autre, de ne jamais changer le prix des vivres, dans l’excès même de la disette. Enfin l’on ajoute à tant d’avantages, que l’air est plus frais à Leyte et à Samar que dans l’île de Manille.

Quoiqu’on ait à peine subjugué la douzième partie des Philippines, le nombre des sujets de la couronne d’Espagne, Espagnols ou Indiens, monte à deux cent cinquante mille âmes. Les Indiens mariés paient dix piastres de tribut, et tous les autres cinq, depuis l’âge de dix-huit ans jusqu’à cinquante. De ce nombre, le roi n’a que cent mille tributaires, le reste dépend des seigneurs ; et les revenus royaux ne montent pas à plus de quatre cent mille piastres, qui ne suffisent pas pour l’entretien des quatre mille soldats répandus dans les îles, et pour les gages excessifs des ministres ; aussi la cour est-elle obligée d’y en joindre deux cent cinquante mille qu’elle envoie de la Nouvelle-Espagne.

On compte Mindanao et Solou entre les Philippines, quoique la première soit à deux cents lieues de Manille au sud-est. Sa situation est depuis le 6e. degré jusqu’au 10e. 30 minutes, entre les caps de Saint-Augustin, de Suliago et de Samboengan. Elle forme aussi comme un triangle, dont ces trois caps font les pointes.

Outre les productions communes aux autres îles, Mindanao a le durion, fruit estimé