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9 degrés de latitude méridionale. Elle n’a point de rivières navigables, ni beaucoup de havres ; mais on y trouve un grand nombre de baies, où les vaisseaux peuvent mouiller dans certaines saisons. C’est dans celle d’Anabo, qui la couvre au sud-ouest, que les Hollandais ont le fort Concordia bâti en pierre sur un rocher qui touche au rivage, une lieue à l’est de la pointe de Coupang, d’où ils chassèrent les Portugais en 1613. Cependant il en reste un grand nombre dans l’île, et ils y ont plusieurs établissemens, entre autres celui de Laphao. La ville est composée de quarante où cinquante maisons, dont chacune a son enclos rempli d’arbres fruitiers, tels que des tamariniers, des cocotiers, et des toddis. Chaque enclos a son puits. Une église à demi ruinée fait le principal ornement de la perspective. Assez près du rivage, une mauvaise plate-forme, accompagnée d’un petit édifice, soutient six canons de fer montés sur des affûts pouris, et quelques hommes y font la garde.

Dampier ne fait pas une peinture avantageuse des habitans de Laphao : « La plupart, dit-il, sont nés aux Indes ; ils ont les cheveux noirs et plats, et le visage couleur de cuivre jaune : leur langue est le portugais. Ils se disent catholiques romains, et ne se font pas moins honneur de leur religion que de leur origine : ils se fâcheraient beaucoup contre ceux qui leur refuseraient le nom de Portugais ; cependant je n’en vis que trois qui méritassent